Mini-festival

Le film : « La syndicaliste »

2012. Depuis des années, Maureen Kearney, représentante des salariés d’Areva, défend les intérêts de ce fleuron du nucléaire français, interagissant avec les ministres et les capitaines d’industrie. Lorsqu’elle apprend que le principal compétiteur d’Areva, EDF est prêt à signer un contrat avec le Gouvernement chinois qui pourrait entraîner un transfert de technologie, elle monte au créneau, alerte la sphère politique. Le 17 décembre, elle est retrouvée chez elle ligotée et violée. Une enquête est lancée par la gendarmerie. Alors tout bascule…

Le livre de Caroline Michel-Aguirre a été adapté en film par Jean-Paul Salomé, avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre. Maureen Kearney approuve publiquement le film qui montre comment la parole des femmes, dans de tels combats, est « délégitimée » et comment le viol est « utilisé comme arme politique pour détruire ses victimes ».


Qui est Maureen Kearney :

De nationalité irlandaise, elle grandit dans une famille sensibilisée au syndicalisme où il est coutume de dire que chacun « a deux mains, l’une pour s’aider soi-même et la seconde pour aider les autres ». Sa mère a milité pour la libération de Nelson Mandela en 1990 ; Maureen Kearney devient féministe dès le lycée. Au milieu des années 1980, elle s’installe en France avec son mari Gilles dans une maison du village d’Auffargis (Yvelines).

Après la naissance de leur fille, elle est embauchée en 1987 à la Société Générale pour les Techniques Nouvelles (SGN), filiale du groupe Cogema (future Areva), pour enseigner l’anglais à des techniciens qui partent travailler à l’étranger. Indignée de voir de jeunes ingénieurs licenciés sans indemnités, elle s’engage à la CFDT, devenant sa « figure de proue » chez Areva. Son « très bon contact » et sa capacité à « discuter avec les délégations des autres nations » y sont loués. Elle est ainsi « missionnée par la CFDT, cette équipe syndicale recevant « souvent des infos en interne », les recoupant, pour « connaître des orientations stratégiques » d’Areva.

Maureen Kearney est une syndicaliste et lanceuse d’alerte. Professeure d’anglais pour la formation permanente dans une filiale d’Areva, leader mondial de l’industrie nucléaire, elle y est responsable syndicale de la CFDT, élue en 2004 secrétaire du comité de groupe européen d’Areva. Dans les années 2010, elle a alerté la presse et les politiques de l’existence d’un contrat secret comportant des transferts de technologie vers la Chine, menaçant l’entreprise.


Pourquoi avoir choisi ce film ?

Le titre ne parle-t-il pas de lui-même ? C’était pour le Syndicat une aubaine alors que la naissance de ce festival commençait à pointer son nez dans les cerveaux des membres du Comité….
Cette histoire propose surtout le portrait d’une personne totalement engagée, tournée vers les autres et s’impliquant jusqu’à se perdre. Rencontrant les limites et la bassesse humaines quand le profit est mis avant l’humain.


Pourquoi un festival ?

Au même titre que Maureen qui est dans l’empathie, le lien à l’autre et la solidarité, le Syndicat avait envie de fédérer le personnel en partageant un événement différent.

Pour recréer du lien, pour se rapprocher, pour réfléchir ensemble et partager les valeurs qui nous lient tous à l’Organisation : le respect de l’autre avec toute l’humanité que cela implique.

En ces années difficiles, le lien est ce que nous avons de plus précieux ainsi que le partage de moments précieux.